Le
Récit du Périple d’un Mortel
vers l’Immortalité
vers l’Immortalité
Chapitre 63 : Véritable Identité
Han Li fit les 100 pas dans la salle plusieurs fois
avant de s’immobiliser.
« Devrais-je accepter le marché du Docteur Mo dès
maintenant, ou dois-je attendre d’être absolument sûr qu’il n’y a pas de remède
avant de prendre ma décision... » Han Li ne savait pas quoi faire,
incapable de parvenir à une décision.
Puis, il regarda à l’extérieur vers l’Esclave de Fer
et repensa au chant inintelligible inscrit à la fin du testament de Mo Juren. Il
devenait de plus en plus curieux pendant qu’il préparait les différentes étapes
nécessaires au contrôle de l’Esclave de Fer.
Han Li se pencha et retira de la pile d’objets une cloche
en laiton assez petite pour tenir dans la paume de sa main. La cloche en laiton
était délicatement conçue avec des proportions harmonieuses qui la rendaient
agréable au regard. D’un seul coup d’œil, il pouvait dire que c’était le
travail d’un artisan accompli. La seule différence entre cette cloche et une
ordinaire tenait au corps de la cloche, qui montrait de fines traces de tâches
de sang, ce qui la rendait particulièrement voyante.
Han Li inspecta soigneusement toutes les
fonctionnalités de cette « Cloche d’Emprise d’Âme ». Au vu de son
apparence, il ne pouvait pas voir ce qu’elle avait de si spécial, mais en
suivant les instructions de Mo Juren, il pourrait contrôler l’effrayant Esclave
de Fer. Un tel objet était inconcevable !
Han Li agrippa la petite cloche de sa main gauche et
un poignard avec la main droite. Lentement et prudemment, il sortit devant la
porte de pierre et s’approcha de l’Esclave de Fer.
Quand il fut à vingt pieds du grand homme, il s’arrêta
de marcher, refusant d’aller plus loin. S’il se rapprochait encore d’un pas, il
ne serait peut-être pas en mesure de se protéger d’un quelconque accident. À ce
moment là, l’Esclave de Fer était droit debout avec son dos face à Han Li.
Dang ! Un son pur et cristallin retentit après
que Han Li eut utilisé son poignard pour frapper doucement la cloche en cuivre.
Han Li fronça brièvement les sourcils. Le son était le
même que celui d’une cloche normale, alors comment pouvait-elle bien contrôler l’Esclave
de Fer ?
Son cœur montrait un peu d’hésitation. Son corps se
recroquevilla un peu car il se préparait à courir vers la salle de pierre aux
premiers signes de défaillance.
En entendant la sonnerie de la cloche, les épaules de l’Esclave
de Fer se mirent à trembler presque imperceptiblement. En voyant cette
réaction, Han Li fut ravi, et rapidement, il continua à frapper la cloche.
Dang ! Dang !... La cloche sonna rapidement
plusieurs fois, et le corps de l’Esclave de Fer frémissait en rythme jusqu'à ce
que sa démarche devienne chancelante et qu’il fut incapable de se tenir droit, ce qui le fit chuter face contre terre, inconscient.
Le corps immense de l’Esclave de Fer, en tombant sur
le sol, souleva une grande quantité de poussière qui fit éternuer Han Li à
plusieurs reprises car il ne s’y était pas attendu, et le fit paraitre sale et
défraichi.
Mais pour l’instant, Han Li se fichait de son
apparence. Rapidement, il se jeta sur l’Esclave de Fer et tendit ses mains pour
arracher son manteau, révélant un visage enflé qui choqua et horrifia complètement
Han Li.
Han Li endura de force la sensation désagréable dans
son cœur qui l’empêchait de continuer à inspecter davantage l’Esclave de Fer. S’aidant
de son poignard pour taillader légèrement son propre poignet, Han Li fit en
sorte que son sang puisse s’écouler sans obstruction, dégoulinant sur le visage
de l’Esclave de Fer jusqu'à ce que celui-ci soit complètement enduit de sang.
Puis, Han Li trouva une bande de tissu propre qu’il noua autour de son poignet afin
d’arrêter le saignement. Ensuite, il se tint tranquillement sur le côté pour
regarder la réaction de l’Esclave de Fer.
Puis, curieusement, tout le sang sur le visage de l’Esclave
de Fer fut lentement absorbé par sa peau sans en laisser une seule goutte. Han Li,
qui regardait sur le côté, fut tellement frappé de stupeur qu’il ne sentit pas qu’il
exerçait une trop grande pression sur sa plaie, ce qui faisait jaillir du sang
frais sous le tissu.
Une fois que le sang fut complètement absorbé, l’Esclave
de Fer ouvrit les yeux et se leva lentement. Il semblait incapable de communiquer ;
ses deux yeux semblaient sans vie, et ne montraient aucune trace d’émotion.
Mais quand l’Esclave de Fer tourna la tête pour
regarder Han Li et que leur yeux entrèrent en contact, Han Li entendit le bruit
« weng » dans son esprit. Un sentiment bizarre et pourtant étrangement
familier surgit dans le cœur d’Han Li, presque comme si quelque chose
d’étranger était soudainement apparu dans son cœur. Ce sentiment ressemblait à
celui que l’on aurait avec un animal de compagnie que l’on aurait
personnellement élevé, et qui vous tournerait autour, en espérant entendre
crier son nom.
(Ndt : weng = onomatopée pour un bourdonnement)
Han Li fut surpris mais il se calma immédiatement car
il vit que le visage autrefois rigide et impassible de l’Esclave de Fer montrait
maintenant une complète soumission. En voyant cela, Han Li eut le sentiment
qu’il était capable de contrôler le destin de l’Esclave de Fer. C’était une sensation
fascinante et originale.
Han Li réprima son agréable surprise et il donna
calmement un ordre au grand homme pour tester ses limites.
« Va abattre ce mur de pierre pour moi. »
Sans dire un seul mot, l’Esclave de Fer s’approcha de la
porte en pierre en quelques grandes enjambées, puis il leva ses deux poings joints
au-dessus de sa tête comme un gros marteau, et il défonça la porte en trois à
cinq coups. Aussi rapide que le vent, il revint à côté de Han Li, dans l’attente
d’un futur ordre.
Han Li, qui s’était montré abattu à la lecture du
testament de Mo Juren, ne pouvait plus se retenir davantage et se mit à sourire
jusqu’aux oreilles. Avec ce puissant subordonné qui serait toujours en train d’attendre
ses ordres, pouvait-il encore craindre d’être blessé face à des dangers normaux ?
Han Li songeait à son merveilleux avenir tout en
observant avec ferveur l’homme géant de la tête aux pieds.
Plus il regardait l’homme géant, plus il se sentait
heureux. Celui qu’il trouvait laid à l’origine semblait maintenant plus
agréable à regarder, allant même jusqu’à ressembler à un visage familier.
« Un visage familier ? » Han Li fut
effrayé et choqué par sa propre découverte.
Comment pouvait-il penser que cette face hideuse
semblait familière alors que c’était la première fois qu’il la voyait ?
Face à ces questions, Han Li commença à étudier
attentivement le nez et les yeux de l’homme géant pour tenter de trouver la
réponse.
Peu à peu, il découvrit que s’il devait considérer le visage
gonflé de l’homme géant et le réduire à sa taille d’origine, ce visage ne
serait pas désagréable à regarder. En fait, le visage de l’Esclave de Fer aurait
même l’air d’être honnête et loyal, ce qui fit voir à Han Li une vue qu'il
trouvait la fois familière et horrible.
Le visage de Han Li pâlit. Après être resté silencieux
une demi-journée, il tendit les deux mains pour toucher légèrement le visage de
l’homme géant.
« Frère Zhang, est-ce vraiment toi ? » Il
avait dit ces paroles tout doucement, ce qui le faisait paraitre pondéré.
Le visage qu’il entrevoyait était remarquablement
similaire à celui de son proche ami, « Zhang Tie. » En repensant aux
dernières paroles ineffables du Docteur Mo, Han Li était tout à fait sûr que
l’homme géant et Zhang Tie étaient d’une certaine façon étroitement liés. Était-ce
vraiment comme cela était décrit dans la lettre ? Si l’homme géant avait
été fabriqué à partir du corps vide de Zhang Tie, alors cela voudrait dire que son
âme avait déjà disparu depuis longtemps. Mais comment son corps était-il devenu
si énorme et effrayant ?
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